La Coupe Charles Simon

TROPHEE – La Coupe Charles Simon est le véritable nom de la Coupe de France, un trophée qui est remis depuis 1918 au vainqueur de la compétition la plus populaire du football français.

(article mis à jour en mai 2021)

Les années passent et la Coupe de France reste l’un des trophées les plus convoités du foot français. L’objet en lui même est beau : une jolie patère d’argent de 3,2 kg fixée sur un socle de marbre blanc des Pyrénées. Il a été créé en 1916 par un orfèvre résident rue de la Croix-des-Petits-Champs à Paris, monsieur Chabillon. La commande a été passée par le docteur Paul Michaux, qui a offert ce trophée à Henri Delaunay, le créateur de l’épreuve. Et celui-ci a baptisé le trophée Coupe Charles Simon.

Champs d’honneur

La France a beau être plongée dans la Première Guerre Mondiale, les principales préoccupation de Henri Delaunay restent liées au ballon rond. Cet éminent dirigeant, né en 1883, ancien joueur et arbitre, se désole de voir le football français tiraillé entre quatre fédérations (USFSA, FGSPF, LFA et FCAF), chacune organisant ses propres épreuves avec plus ou moins de bonheur. Il rêve donc d’une compétition rassemblant tous les clubs français sans distinction aucune. Pour cela, il a un modèle prestigieux, la Cup d’Angleterre. A l’occasion de nombreux déplacements à Londres, il a pu assister à certains matches et certaines finales dont il a pu constater l’incroyable engouement.

Pour faire avancer son idée, Henri Delaunay fonde un Comité Français Interfédéral (C.F.I.) avec un autre dirigeant, Charles Simon. Celui-ci, envoyé au front, mourra au champ d’honneur en 1915. Il donnera son nom à la Coupe de France. Dès 1917, sans attendre que la Guerre se termine, l’épreuve est lancée à laquelle s’inscrivent 48 clubs venus de tout l’hexagone et de toute fédération. Le principe est fidèle à la Coupe d’Angleterre, la qualification pour le tour suivant se joue sur un match. La première finale se dispute le 5 mai 1918 à Paris et voit la victoire de l’Olympique Pantin sur le FC Lyon.

La magie de la Coupe

Le trophée est chaque année remis en jeu et disputé par tous tous les clubs de France et de Navarre. A partir de 1927, la finale est présidée par le chef de l’état, qui vient saluer les joueurs avant le match puis remettre le trophée au capitaine des vainqueurs. Naissance d’une tradition.

Dans les années 1930, les clubs professionnels tentent d’empêcher la participation des clubs amateurs à l’épreuve. En vain. Henri Delaunay a bien compris que l’épreuve suscite une grande passion en opposant des petits clubs à ceux de l’élite et apporte ainsi chaque année son lot de surprises.

En 1938, la Coupe de France est remportée par l’Olympique de Marseille. Les festivités d’après-finale sont telles que les joueurs… perdent la Coupe. Ils ne la retrouveront que le lendemain, au siège de L’Auto, le journal qui accueille traditionnellement les vainqueurs dans ses locaux. Les joueurs marseillais l’avaient tout bonnement oubliée.

Les Marseillais, grands spécialistes du trophée, ne manquent pas de le maltraiter. En 1935, la fête d’après-match avait également mal tourné. Les joueurs olympiens s’étaient retrouvés à se battre dans la rue et furent conduits au poste. La Coupe passa la nuit en prison. Huit ans plus tard, quand ils remportent à nouveau le trophée, les joueurs marseillais seront surpris… à jouer au football avec sur un quai de métro.

Cachée, volée, rénovée, copiée…

En 1940, la Coupe est détenue par le Racing Club de Paris. Mais l’invasion allemande pousse les Français à cacher ce qu’ils ont de plus précieux. Ainsi Victor Mestre, dirigeant du club parisien, s’en vas enterrer la Coupe Charles-Simon dans le bois de Boulogne… Cela n’empêchera pas l’épreuve de se poursuivre malgré le conflit. La popularité de l’épreuve est telle qu’aucune guerre ne parvient à empêcher son déroulement. Une seule finale sera annulée, et ce sera en 1992, suite au drame de Furiani.

Le trophée original passera de mains en mains jusqu’en 1967 où, passablement abîmé, il sera remplacé par une copie flambant neuve réalisée par la maison Chobillon.

Au matin du 9 août 1979, on apprend que le trophée a été volé ! Exposé dans la vitrine du siège du FC Nantes, qui venait de le conquérir deux mois plus tôt, il a été subtilisé par des syndicalistes venus de Longwy. Il s’agissait surtout de commettre un coup d’éclat médiatique pour attirer l’attention sur la fermeture des hauts fourneaux qui plongeait la région dans le chômage et la crise. Le trophée sera rapidement rendu aux dirigeants du FC Nantes.

En 1995, la Ligue nationale de Football crée la Coupe de la Ligue sur le même modèle que la Coupe de France, à ceci près que la nouvelle épreuve est réservée aux clubs professionnels. En dépit de moyens financiers plus importants, cette compétition ne parviendra jamais à supplanter la magie de la Coupe de France.

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A propos de la Coupe de France et de Charles Simon

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