Intrigues sanglantes à Mulhouse

Trois morts à zéro

TELEFILM – Le télé-film policier “Trois morts à zéro” diffusé en 1983, est l’une des premières fictions à restituer avec réalisme l’univers du football professionnel. Il a été entièrement tourné dans les coulisses d’un club pro, le FC Mulhouse.

Le FC Mulhouse est le meilleur club français du moment. Il s’apprête à jouer un quart de finale européen face au FC Barcelone, mais un drame terrible va bouleverser son histoire. Lors d’une rencontre de championnat contre Sochaux, l’attaquant-vedette De Batista meurt en plein match. Lors du match suivant contre Laval, son remplaçant trouve également la mort, d’une balle en pleine tête. Cette fois cela ne fait aucun doute, un tueur est niché dans les tribunes.

Polar footballistique

« Trois morts à zéro », c’est le titre de ce téléfilm français, diffusé en deux parties sur la deuxième chaîne les mercredis 2 et 9 février 1983. Guy Marchand tient le rôle de l’entraîneur du club alsacien et Jean Carmet celui d’un commissaire qui a une sainte horreur du ballon rond. Autre rôle notable, celui du journaliste, joué par Thierry Roland himself.

C’est donc à Mulhouse, durant l’été 1982, qu’ont été tournés les deux épisodes. Le réalisateur, Jacques Renard avait d’abord songé à Saint-Etienne. Mais le club stéphanois était au bord d’une crise qui entraînera sa chute, et n’avait donc pas la tête à ces futilités.

Le FC Mulhouse par contre voyait l’avenir avec le sourire. Le club alsacien redécouvrait la première division après plus de quarante ans de disette. Il avait les moyens de recruter quelques bons joueurs et son entraîneur, Jean-Marc Guillou, s’efforçait de faire pratiquer à son équipe un football chatoyant.

Le manager mulhousien est d’ailleurs le conseiller technique du téléfilm. Le réalisateur lui a notamment donné carte blanche pour écrire le speech d’avant-match du coach, et Guillou, grand idéaliste du ballon rond, ne s’en est pas privé. Ses conceptions sortent intégralement, portées par la voix de Guy Marchand.

Au coeur du FC Mulhouse

Les premiers instants du film sont un régal pour l’amateur de foot : ils nous plongent dans la vie d’un club professionnel. On y découvre les relations de l’entraîneur avec ses joueurs, celles du club avec la presse et les sponsors, les intrigues qui se jouent en haut-lieu, où se confrontent la passion du ballon et les intérêts financiers. Rarement jusqu’alors une fiction de foot ne s’était à ce point imprégnée d’autant de réalisme issu des milieux sportifs.

Guy Marchand & Jean Carmet

Le réalisme est également poussé dans le choix des acteurs. François Leccia (De Batista) et Pierre Casadei ont été choisi avant tout pour leurs qualités de footballeurs, afin de ne pas être trop ridicules aux cotés des pros Yves Erlacher, Roland Wagner, Daniel Sanchez, André Rey et Claude Andrey. Les scènes de matches sont également très réalistes et pour cause, il s’agit des vrais matches de préparation de l’équipe mulhousienne, où ont été incrustées les scènes de fiction jouées plus tard dans la nuit.

« Trois morts à zéro » a rencontré un certain succès et permit de faire la promotion du FC Mulhouse, un club jusqu’alors confiné à un certain anonymat. Mais contrairement à Auxerre avec “Coup de Tête” le téléfilm ne portera pas chance au club alsacien, qui terminera bon dernier du championnat 1982/83 et retournera en deuxième division pour de longues années.

Photos de tournage : Guillaume Bluche

A propos de Trois Morts à Zéro et du FC Mulhouse

Derniers tours de manivelle pour trois morts à zéro

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