MASCOTTES – Slavek et Slavko sont les mascottes du Championnat d’Europe 2012 organisé en Pologne et en Ukraine. Au folklore des régions qui accueillent son épreuve de foot, l’UEFA préfère le conformisme rassurant des personnages de cartoons.
L’un porte une tenue rouge et blanche, l’autre s’habille de jaune et bleu. L’un porte le numéro 20, l’autre le 12. Ce sont Slavek et Slavko, les mascottes du Championnat d’Europe 2012 organisé en Pologne et en Ukraine.
Approuvés par Grzegorz Lato
Les deux garçonnets ont été présentés au public pour la première fois le 16 novembre 2010, avant de faire leur apparition à l’occasion des rencontres amicales Pologne-Cote d’Ivoire à Poznan et Suisse-Ukraine à Genève. Curieusement, les deux créatures n’avaient pas encore de nom et c’est à l’issue d’un vote ouvert au public sur Internet, le 4 décembre 2010, qu’ils furent enfin baptisés.
Slavek et Slavko sont, à peu de choses près, les copies conformes de leurs prédécesseurs, les déjà bien ternes Trix et Flix. Ils ont les épaules un peu plus larges et une coiffure désordonnée. Une coiffure qui plait beaucoup, selon les sources officielles, à Grzegorz Lato, président de la fédération de foot polonaise. L’ancien buteur polonais a déclaré que cette coiffure lui rappelle celle qu’il portait lui-même lorsqu’il était le meilleur buteur de la Coupe du Monde 1974. Un bel effort pour tenter de donner un minimum d’âme à ce duo.
Slavek et Slavko sortent du même moule que celui de Trix et Flix, celui des studios Warner Bros. Il y a longtemps que l’UEFA, comme la FIFA d’ailleurs, ne laisse plus aux pays organisateurs le soin de choisir eux-mêmes leur mascotte. Le job est désormais confié à des studios américains rompus aux exigences du cartoon et du politiquement lisse.
Copies conformes
On imagine d’ici le cahier des charges très épais où l’on insiste sur la nécessité de faire dans l’universel. Il semble désormais banni, pour éviter toute interprétation de nationalisme, de s’inspirer du folklore local, genre orange espagnole ou coq gaulois. Au lieu de se fondre dans les coutumes d’un pays, les grandes épreuves sportives se montrent hermétiques à toute influence. On se souvient en 2010 qu’il a suffi d’un bourdonnement de vuvuzela pour que l’on crie aux troubles et que les télévisions du monde entier s’emploient à faire cesser ce bruit malvenu.
Les grandes compagnies, dont la FIFA et l’UEFA, rêvent d’un monde lisse sans soubresaut. Les épreuves sportives, leurs insignes, leurs mascottes, se suivent et se ressemblent. Toute audace est soigneusement évitée. Il y a bien sûr des petits ratages, comme en 2006 où la FIFA présenta l’affreux Goleo IV comme mascotte de la Coupe du Monde allemande : un lion un peu trop « anglais » selon les germains… Ce fut un tel flop que la société sensée exploiter la chose déposa le bilan avant même que ne débute le tournoi.
Cette expérience n’a pas rendu les créateurs plus audacieux, bien au contraire. Si la FIFA ose encore un personnage animalier pour sa World Cup (le léopard Zakumi en 2010), l’UEFA semble se rassurer avec ses garçonnets au visage angélique, normalisés à outrance, avec pour seule distinction les couleurs du drapeau du pays hôte.
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