BANDE DESSINEE – L’album “Twist and Shoot” (Delcourt, 2022) de Kris et Florent Clavez conte la vie de George Best en se basant sur le roman de Vincent Duluc. Sortie le 20 avril.
Les surnoms de footballeurs ont souvent la peau dure, à plus forte raison lorsqu’ils sont mal attribués. George Best avait récolté, à son corps défendant, celui de “Cinquième Beatles“, ce qui était une hérésie absolue puisque le groupe était de Liverpool et le joueur de Manchester. En outre, George Best n’a jamais caché sa préférence aux Rolling Stones.
Abbey road
Mais la légende se moque un peu des détails. Elle détient sa propre vérité et c’est celle-ci que Kris et Florent Calvez ont voulu conter en bande dessinée, en s’inspirant du récit de Vincent Duluc : “Le cinquième Beatles“, publié chez Stock en 2014. Ce cinquième homme, donc, est logiquement le sujet du cinquième album de la collection Coup de tête qui, chez l’éditeur Delcourt, est consacré aux BD sur l’histoire du sport et à qui l’on doit déjà “Mon album Platini” de de Sylvain Venayre et Christopher.
Sur la couv’, le footballeur jongle sur le célèbre passage piéton d’Abbey Road, emprunté par les Beatles (du moins les quatre autres) pour une célèbre photo qui illustrera la pochette de leur album publié en septembre 1969. Probablement le passage piéton le plus célèbre du monde. L’album a pris pour sous-titre une chanson des mêmes Beatles, à une lettre près.
George Best a toujours fasciné les foules. Pour ses talents de footballeur en premier lieu, cette capacité à s’enfoncer dans les défenses les plus hermétiques pour planter des buts incroyables. Mais le public se reconnaissait surtout à travers sa personnalité hors du commun, un coté sexy jusqu’alors jamais vu dans le monde policé du foot britannique.
Le footballeur nord-irlandais a fait l’objet de chansons, d’ouvrages et films qui ont raconté plus ou moins fidèlement sa vie. Le réalisateur allemand Hellmuth Costard l’a filmé pendant une heure et demie en 1971 au cours d’un match. Quelques années après que la carrière du joueur se soit dissolue, le groupe Wedding Present a utilisé son nom pour intituler son premier album alors que les musiciens se disaient peu concernés par le football.
Belfast boy
Quinze ans après sa mort, les œuvres continuent de fleurir : Ses aphorismes font l’objet de compilations, le groupe brestois La Lucha Libre entend sa chanson-hommage résonner à Old Trafford, la copieuse biographie de Duncan Hamilton rencontre un franc succès, sans parler du roman de Vincent Duluc, qui a inspiré le roman graphique de Kris et Florent Calvez.
La BD s’attache aux relations entre le gamin de Belfast et son coéquipier Bobby Charlton, survivant du crash de Munich en 1958 (tragédie décrite sur onze cases sublimes en début d’album). Les deux hommes ne s’apprécient guère. Deux générations se confrontent entre le travail acharné de l’ainé et le talent quasi-naturel du gamin. Les deux hommes sauront faire fi de leurs différends pour faire gagner Manchester United.
George Best était jeune, beau et riche. Il aimait le foot mais jonglait aussi avec les plaisirs de la vie : les femmes, les bagnoles, l’alcool. Sa carrière au plus haut niveau fut assez brève, mais sa lente déchéance fascina tout autant le public que ses exploits balle au pied. “Twist and Shoot” de Kris et Calvez nous raconte sa vie consumée par les deux bouts dans l’Angleterre pop des années soixante, entre briques rouges et bières tièdes, entre chants de stades et guitares électriques.
A propos de George Best, de Kris, Florent Calvez et Vincent Duluc
- Lire l’article “Legends never die” publié en 2005 sur les Cahiers du football
- Lire l’interview “Kris : George Best était un météore” sur le site écrire le sport
- Commander la BD “George Best, twist and shoot” sur le site BD Fugue
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