ETOILES – A chaque Coupe du monde, l’équipe qui l’emporte prend soin d’ajouter une étoile au dessus de l’écusson porté sur le maillot. Avec des règles que chacun réinvente à sa guise.
(Article mis à jour en août 2021)
En remportant la troisième Coupe du monde de son histoire en juin 1970, le Brésil emporte définitivement avec lui le trophée Jules-Rimet, comme le prévoient les règlements. En outre, la seleçao dépasse l’Italie et l’Uruguay qui n’en sont restés qu’à deux titres mondiaux. Pour marquer le coup, la CBD (Fédération brésilienne de football) décida d’orner l’écusson du maillot auriverde de trois étoiles dorées.
L’idée de symboliser un titre mondial par une étoile sur le maillot n’est pas nouvelle. En 1968, deux étoiles sont brièvement apparues sur le maillot auriverde à l’occasion d’une tournée en Europe. Mais elles ont disparu très vite. Les trois étoiles sont apposées sur le maillot brésilien quelques mois après le troisième titre mondial de 1970 et y resteront de très longues années.
Tricampeao
Douze ans plus tard en 1982, l’Italie remporte à son tour la Coupe du Monde et compte désormais trois titres mondiaux. La FIGC décide d’imiter le Brésil et d’apposer trois étoiles dorées sur l’écusson de la fédération, et donc sur le maillot azzurro. Ainsi un usage vient de voir le jour : la nation qui a remporté trois titres mondiaux peut faire figurer trois étoiles sur son maillot.
Mais la consigne n’est pas suivie par tout le monde. La RFA, en 1990, remporte à son tour son troisième titre mondial, mais elle ne croit pas nécessaire d’ajouter trois étoiles dorées à l’écusson de la DFB. En tout cas pas immédiatement. Ce n’est qu’en 1996 que l’on verra apparaitre trois étoiles, chacune portant une couleur du drapeau allemand, le noir, le rouge et le jaune.
Entre temps, l’Uruguay a refait ses calculs et en 1992 ajoute quatre étoiles à l’écusson de la Celeste. A ses titres mondiaux de 1930 et 1950, l’AUF a ajouté les titres olympiques de 1924 et 1928. Pourquoi pas, puisque le tournoi des Jeux Olympiques était alors une Coupe du Monde avant l’heure ?
Un usage a ainsi pris forme parmi les nations qui ont remporté (ou considéré comme tel) au moins trois titres de championne du monde. L’Angleterre, vainqueur en 1966, et l’Argentine, championne en 1978 et 1986, n’ont pas vraiment attaché d’importance à l’affaire.
L’étoile unique des Bleus
En 1998, l’équipe de France remporte pour la première fois la Coupe du monde. N’ayant manifestement pas la patience d’attendre que leur équipe additionne trois titres, la FFF et son équipementier font apposer une étoile dorée au dessus du coq du maillot bleu dès le lendemain du triomphe de Saint-Denis.
Quatre ans plus tard, l’équipementier des Bleus usera et abusera de l’image de l’étoile en faisant la promotion d’une deuxième étoile à quelques semaines de la Coupe du Monde 2002. Au mépris de la glorieuse incertitude du sport, laquelle saura se faire entendre en éliminant les champions du monde dès le premier tour.
Toujours est-il que l’usage a changé. Un seul titre suffit désormais pour coudre une étoile dorée sur le maillot. Ainsi l’Angleterre et l’Argentine emboitent le mouvement et rattrapent leur retard en 2006. L’Espagne en fait autant lorsqu’elle devient à son tour championne du monde en 2010.
Entre temps, le Brésil en est rendu à cinq titres mondiaux, et autant d’étoiles sur le maillot. L’Italie remporte son quatrième titre en 2006 puis l’Allemagne l’imite en 2014. La France, enfin, décroche une deuxième étoile en 2018.
La FIFA rédige alors pour la forme un système d’attribution des étoiles pour les nations championnes du monde. Mais à vrai dire, personne ne se soucie d’une éventuelle règle. Chaque pays, chaque équipe, chaque équipementier fait comme bon lui semble. Le Cameroun porte cinq étoiles dorées pour symboliser ses victoires en Coupe d’Afrique des Nations. Et la Belgique se demande si elle ne va pas s’en coudre une pour symboliser son titre olympique… de 1920.
En août 2021, la FIFA démontre qu’elle veut prendre les choses en main en demandant à la fédération uruguayenne de retirer deux des ses étoiles, considérant que les titres mondiaux acquis aux Jeux Olympiques ne devraient pas être mentionnés. De quoi je me mêle ?
A propos de la Coupe du Monde et des étoiles
- Lire l’article “Liséré, étoiles et patches” (2020) de Matthieu Delahais sur le site Trophées du foot
- Lire l’article “La course aux étoiles” (2018) de Bruno Colombari sur le site Chroniques Bleues
- Lire l’article “La place de l’étoile” (2013) de When Saturday Comes publié en VF sur Les Cahiers du Football
- Lire l’article “La signification des étoiles sur les maillots de foot” (2009) de Stéphane sur le site Mémo-Sport
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