Riton le footballique

"Je suis supporter du Standard" (2012) de Riton Liebman

FILM – Le film « Je suis supporter du Standard » (2012) de Riton Liebman donne une version liégeoise du drame quotidien que vivent les hommes trop attachés à leur club de foot préféré.

Peut-on être supporter d’une équipe de football et mener en parallèle une vie normale ? C’est déjà la question qu’avait posé l’écrivain Nick Hornby avec son roman Fever Pitch. Seize ans plus tard, le supporter d’Arsenal trouve un écho en Belgique avec le premier film de Riton Liebman, « Je suis supporter du Standard ».

Tout est dit dans le titre. Milou, le héros du film (joué par le réalisateur), est un mordu de foot qui ne vit que pour un club : le Standard de Liège. Il assiste bien entendu à toutes les rencontres des Rouches au stade de Sclessin, mais se fait aussi un devoir de perturber l’équipe adverse en empêchant par exemple les joueurs visiteurs de dormir la veille du match. Le reste du temps, lorsqu’il ne travaille pas, il passe son temps à parler foot sur le zinc de son ami Monsieur Raymond.

Dans la vie, Milou est moniteur auto-école. Un métier qu’il pratique sans enthousiasme, à tel point que pour tromper l’ennui, il s’amuse à poser les questions du code de la route sous l’angle footballistique. Et puis un jour débarque sur le siège de l’apprenti-conducteur une séduisante élève, Martine. Celle-ci, forcément, n’aime pas le foot. Dès lors, la vie de Milou va prendre un autre sens. Et un soir, il faudra choisir entre le match de l’année et un dîner en amoureux.

Comme son personnage, l’acteur-réalisateur Riton Liebman est un accro au foot. Dans le passé, lorsque son terrain d’expression était surtout la musique, il avait revisité « L’Amérique, l’Amérique » de Joe Dassin pour en faire « La Belgique, la Belgique », chanson d’encouragements à l’équipe de Belgique pour la Coupe du Monde 1994. Quatre ans plus tard, il sort sous le nom de P2P le rap « Pas de place » pour rappeler la galère de se procurer un ticket pour la Coupe du Monde en France.

« Je suis supporter du Standard » est finalement très proche du film « Fever Pitch » : une comédie sentimentale où un homme doit choisir entre une femme et son club de foot. Si dans le film anglais, le foot est représenté comme un refuge pour éternels adolescents, il est ici plutôt considéré comme une addiction. Le film fait d’ailleurs de nombreux parallèles entre la passion du foot et l’alcoolisme.

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