LARMES – La Coupe du Monde ne désigne qu’un seul vainqueur, et il ne reste plus aux autres que les yeux pour pleurer. Les larmes du Mondial ont aussi leur histoire.
Une défaite en Coupe du Monde, c’est souvent quatre ans de travail réduits à néant après quatre-vingt-dix minutes, voire un peu plus. C’est aussi une tension considérable accumulée depuis des mois, et qui soudain se libère, la déception aidant. Les larmes surviennent aussi lorsque les joueurs prennent conscience de l’événement qu’ils vivent et de la responsabilité qu’on leur attribue. Depuis toujours, chaque Coupe du Monde ou presque livre ses hectolitres de larmes. Certaines échappent à la banalité et entrent dans la mémoire collective.
A Stockholm, en 1958, le Brésil remporte pour la première fois la Coupe Jules-Rimet. L’émotion est trop forte pour un gamin de dix-sept ans qui pleure sur l’épaule du gardien Gilmar. Ce gamin, c’est le futur roi Pelé.
A Séville, en 1982, le défenseur ouest-allemand Uli Stielike devient le premier joueur de l’histoire de la Coupe du Monde à manquer son tir au but. Aussitôt consolé par son coéquipier Pierre Littbarski, ses larmes sécheront très vite lorsque le Français Didier Six ratera son tir quelques secondes plus tard. Et lorsque la RFA se qualifiera pour la finale, faisant pleurer des millions de Français.
A Milan, en 1990, au cours de la demi-finale RFA-Angleterre, le jeune anglais Paul Gascoigne reçoit un carton jaune. C’est son deuxième du tournoi et il comprend qu’il sera suspendu pour la finale. Il fond en larmes sur le terrain (L’Angleterre, battue, ne participera toutefois pas à cette finale).
A Rome, en 1990, l’Argentine vient de perdre son titre à l’issue de la finale qui l’a opposé à la RFA. Lors de la remise des médailles, Diego Maradona, copieusement sifflé par le public italien, pleure comme un enfant perdu.
A Johannesburg en 2010, l’attaquant nord-coréen Jong Tae-se pleure pendant les hymnes, bouleversé de représenter son pays en Coupe du Monde et d’affronter le Brésil. Jong Tae-se a la particularité d’avoir trois passeports, étant né au Japon, de mère sud-coréenne et de père nord-coréen. Il a choisi de défendre le pays de son père, bien que très restrictif en terme de liberté individuelle. Mais Jon Tae-se évolue dans le championnat japonais.
L’Ivoirien Geoffroy Serey Dié pleure pendant les hymnes qui précèdent le match de son équipe contre la Colombie en 2014. Les médias annoncent qu’il a appris le décès de son père juste avant la rencontre. Information que démentira l’intéressé sur les réseaux sociaux. Ses larmes n’étaient que patriotisme. Ou bien il venait de s’apercevoir combien sa coiffure était ridicule.
La France vient de se faire sortir par l’Allemagne en quarts de finale de la Coupe du monde 2014. Le jeune Français Antoine Griezmann s’effondre.
La Colombie vient de se faire battre par le Brésil en quart de finale de la Coupe du monde 2014. James Rodriguez, meilleur buteur du tournoi, est consolé par… David Luiz.
Le brésilien Neymar Jr, blessé au dos en quart de finale contre la Colombie, déclare forfait pour le reste de la Coupe du monde 2014 . Larmes en conférence de presse.
Le Brésil vient de subit la pire humiliation de son histoire, battu 7-1 par l’Allemagne en demi- finale de la Coupe du monde 2014. Le défenseur David Luiz, qui a complètement raté son match, plaide coupable.
Le Brésil, en 2014, a certainement remporté la Coupe du Monde des pleurs : “Entrée des équipes, ça pleure. Exécution des hymnes : ça pleure. Remplacement en cours de match : ça pleure. Choc entre deux joueurs : ça pleure. Entrée dans les prolongations : ça pleure. Préparation des tirs aux buts : ça pleure. Victoire finale : ça pleure… Thiago Silva pleure. Julio Cesar pleure. Neymar pleure… Les joueurs de la Selaçao passent leur temps à verser des larmes…” (Bruno Roger-Petit, blogueur)
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