Rossi plutôt qu’un fusil

Cup Final Eran Riklis

CINEMA – Le film “Cup Final” (1991) de l’Israélien Eran Riklis associe deux évènements du début de l’été 1982 : la Coupe du monde en Espagne et le déploiement des forces israéliennes dans le sud du Liban.

La douzième Coupe du monde de football, organisée en Espagne à partir du 13 juin 1982, avait commencé dans une ambiance tendue. La guerre des Malouines qui opposait le Royaume Uni à l’Argentine occupait alors les esprits, tout comme la situation en Pologne, au Salvador ou en Irlande du Nord.

Paix en Galilée

La guerre des Falklands ne prendra fin que quelques jours après le début du tournoi. Dans le même temps, une autre guerre a pris forme dans le Moyen-Orient : Le 6 juin 1982, Israël décrète l’opération “Paix en Galilée” et lance son armée à la conquête du sud du Liban. Le but annoncé est de faire cesser les attaques palestiniennes de l’OLP lancées depuis Beyrouth. Malgré les combats et les bombardements, la population se passionne pour la Coupe du monde de football et ne manque aucun match diffusé à la télévision.

C’est cette conjonction de deux évènements, la guerre et la Coupe du monde de football, qui a inspiré au réalisateur israélien Eran Riklis son film “Gmar Gavi’a” (“Cup final” ou “La dernière finale” en V.F.). Un commerçant (joué par Moshe Ivgy) se prépare à partir en Espagne pour assister à des rencontres de la Coupe du monde. Mais sa mobilisation pour l’opération israélienne au Liban contrarie ses projets. Il se retrouve enrôlé dans l’armée.

Dès sa première opération, le soldat de réserve est pris en otage par des ennemis. Les relations entre l’Israélien et ses ravisseurs sont bien entendu très hostiles, mais elle vont s’aplanir lorsque le chef des combattants découvre une passion commune avec son prisonnier : le football, et tout particulièrement la Squadra Azzurra qui est sur le point de remporter le Mundial.

La dernière finale

Le football agit comme un élément de rapprochement entre les deux hommes. A la lumière d’un événement aussi futile que la Coupe du monde de football, la guerre est dénoncée dans toute son absurdité. Le football, avec ses règles simples, est la passion la plus partagée au monde. Eran Riklis s’appuie sur les conflits du Moyen-orient pour conter une histoire mais celle-ci aurait pu avoir lieu dans n’importe quelle guerre sur n’importe quel point du globe.

Le film évite les poncifs réducteurs pour traiter de manière tragi-comique la situation d’individus embarqués bien malgré eux dans une guerre. Le film est très ironique. Le réalisateur israélien s’attache à ne jamais prendre parti. Il fait d’ailleurs appel à des acteurs de toute origines, israéliens, palestiniens, libanais, pour camper ses personnages et rendre ses films universels.

Cup final” est son film où il est le plus directement fait référence au football, mais le ballon rond est présent dans plusieurs de ces films, parfois pour apaiser les esprits, parfois au contraire pour les échauffer.

A propos de Eran Riklis, de Moshe Ivgy et de la Coupe du monde 1982

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