ILLUSTRATION – L’ouvrage “Mes légendes du football” (Solar, 2021) où Vincent Duluc dévoile son panthéon footbalistique personnel permet d’apprécier le travail de l’illustrateur Greg Podevin.
Les avis de Vincent Duluc sont de ceux qui comptent dans le monde du football. Le journaliste de L’Équipe, également romancier à ses heures perdues, propose quotidiennement sa vision du foot à travers un remarquable style d’écriture où il s’efforce de préserver du jeu une part de rêve et d’émotions. Lorsqu’un éditeur lui demande de lister ses 25 joueurs préférés, il se prête volontiers à l’exercice avec d’autant plus d’appétit qu’il lui permet de revenir auprès des idoles de sa jeunesse, celle du Lyon de son enfance et de l’Angleterre de son adolescence.
La liste des 25
Cette liste des vingt-cinq est annoncée avec autant de solennité que celle d’un sélectionneur de l’équipe de France avant un grand tournoi. Mais plutôt que le journal télévisé du soir, celle de Vincent Duluc a pour écrin un ouvrage superbement illustré par le graphiste Greg Podevin, alias Greg (rien à voir avec la papa d’Achille Talon). S’il s’est surtout illustré (sans jeu de mots) dans le cyclisme (“La Légende Dessinée de Bernard Hinault” en 2016 puis “L’Encyclopédie du Maillot Jaune”’ en 2019 chez Solar, puis “Légendes du cyclisme” chez Solar en 2020), Greg troque parfois la roue de bicyclette pour le ballon rond, à travers par exemple le “Onze de légende du PSG” (Solar, 2019) de Arnaud Ramsay et le calendrier 2019 du club parisien.
L’ouvrage confronte ainsi l’élégance du texte de Duluc à l’embrasement de couleurs des images de Greg. Entre les deux quelques photos en noir et blanc permettent d’apprécier le joueur en pleine action du temps de la splendeur.
En récapitulant la liste des joueurs présentée dans le bouquin, on ne peut s’empêcher de les dispatcher en plusieurs catégories. D’abord les “éternels” ou les “évidents”, c’est à dire Platini, Pelé, Cruyff, Zidane et l’inévitable George Best pour qui Duluc a déjà consacré un roman (lequel est sur le point d’être adapté en bande dessinée). On ajoutera les “monstres contemporains”, Lionel Messi et Cristiano Ronaldo, les “récents” tels Ronaldo (le Brésilien), Thierry Henry et Xavi et enfin les “icôniques” Socrates, Rocheteau, Garrincha, Streltsov et Roger Milla.
Idoles insulaires
S’ajoutent les galeries un peu plus personnelles, notamment l’important contingent de figures britanniques allant de Charlie George à Steven Gerrard en passant par Gordon Banks, Pat Jennings, George Best à nouveau, et un entraîneur : Brian Clough. On n’oubliera pas les figures de l’Olympique Lyonnais, club chéri de l’enfance, avec Serge Chiesa, Laurent Fournier et même Hugo Lloris. Et enfin deux souvenirs de figures aussi méditerranéennes qu’insulaires, Claude Papi et Gigi Riva.
Tout en dévoilant qu’il aurait pu par exemple ajouter à sa sélection hétéroclite l’obscur Joe Corrigan, le journaliste et romancier s’excuse d’avoir exagéré le nombre de joueurs britanniques et regrette de n’y avoir pas placé plus d’Italiens et peut-être quelques Allemands ou Argentins pour faire bonne mesure. Cette liste ouvre inévitablement la boîte aux souvenirs personnels et l’on ne peut s’empêcher de dresser sa propre sélection des vingt-cinq pour y placer les icônes de son propre club et les souvenirs de joueurs que l’on voudrait réhabiliter, en privilégiant le cœur et l’émotion plus que les stats, les palmarès et la raison.
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