JEUX VIDÉO – La simulation vidéoludique de football voit le jour à la fin des années 70, notamment avec un précurseur souvent oublié.
Les années 70 ont charrié avec elles ce qu’il faut de beau et de fondateur dans le football. Mais aussi dans le jeu vidéo. Pong, souvent cité parmi les mythes fondateurs du genre, sort en 1972 et gagne significativement les foyers, faisant de lui le premier soft populaire. Des familles qui commencent à avoir accès de plus en plus facilement aux machines, de l’Apple II à l’Atari 2600, en passant par la PET 2001 et l’Intellivision.
Il y a donc un public joueur et/ou fan de foot à contenter, et surtout à conquérir. Pas étonnant que les premières simulations s’inspirent alors du modèle Pong, comme le fameux Foot Ball, sorti en 1977 sur le Télélude de Schneider, qui propose deux raquettes par équipe et un ballon qui ne peut franchir les lignes mais bien… qui y rebondit! Le gameplay est clairement le même que l’homologue tennistique, les processeurs de l’époque étant incapables de modéliser un terrain et ses vingt-deux acteurs, et surtout les règles du jeu de football. Le rectangle vert est alors monochrome et restreint à un seul écran et le but est de faire passer le ballon derrière les adversaires. Foot Ball s’écrit en deux mots bien distincts et ce n’est alors pas malhonnête.
Pour en voir plus, il faut attendre Atari Soccer qui propose quatre joueurs par équipe, un terrain avec des lignes tracées mais qui s’avèrent encore de véritables murs repoussoirs. Des ricochets qui perdureront jusqu’au début des années 80, comme dans les RealSports Soccer et Pelé’s Soccer du même Atari, ce dernier marquant également l’arrivée du marketing dans le jeu vidéo de football. Pour s’affranchir de ce paradigme de gameplay, il faut pourtant remonter en 1979 et à un jeu développé par Mattel.
C’est d’ailleurs cette année-là que Johan Cruyff tente la conquête de l’Ouest en rejoignant les Los Angeles Aztecs, dans le sillon tracé par Pelé et Franz Beckenbauer au New York Cosmos. Le néochampionnat de football nord-américain attire les plus grandes stars de l’époque et connaît un succès certain. C’est dans ce contexte que Mattel propose, sur Intellivision, NASL Soccer, un soft consacré à cette compétition et qui va mettre en place des nouveautés par rapport à la concurrence qui le rendent véritablement plus proche de la réalité.
Un vrai système de passes et de tirs voit le jour, de même qu’une représentation télévisuelle affichant jusqu’à six joueurs correctement animés (trois par équipe) et un terrain dont les limites ne sont pas factices, mais bien à prendre en considération désormais. Grâce au disque directionnel de l’Intellivision, il est alors possible de se déplacer jusque dans seize directions différentes et de faire plonger le gardien de but via les touches situées sur le côté de la manette. Les membres non contrôlés par le joueur sont dirigés par l’IA et commencent à proposer des solutions de passe. Et pour compléter cette impression de toucher à la première vraie simulation de football, il y a cette astuce des développeurs consistant à faire revenir un joueur éliminé de l’écran par le côté opposé auquel il est sorti, donnant ainsi l’illusion d’avoir des équipes complètes.
Ainsi, NASL Soccer a tracé un chemin pour les simulations de football qui tarderont néanmoins quelque peu à complètement intégrer ces nouvelles bases, parmi lesquelles la vue de côté, comme nous pourrons l’évoquer lors du prochain billet de cette chronique.
Sources :
- De Pong aux 80’s: La tumultueuse naissance d’un genre, Stéphane Barrier, Les Cahiers du Jeu Vidéo #2: Football Stories, éditions Pix’n Love.
- Dossier: Les 10 jeux de foot qui ont compté, William Audureau, Gamekult.
Salut ! Ce sont des jeux qui ont marqué mon enfance. Franchement, quand on voit FIFA et PES, on est en droit de se dire qu’on a fait pas mal de chemin.