Super Sidekicks, le football panache selon SNK

SNK Super Sidekicks

JEUX VIDÉO – On fait un petit détour par l’arcade dans cette chronique sur les jeux vidéo de foot, avec l’inévitable saga Super Sidekicks.

En 1992, celle que l’on surnomme la Rolls Royce des consoles – en raison de son prix exorbitant et de ses performances monstrueuses qui réalisaient la promesse d’avoir l’arcade à la maison – n’a pas encore son jeu de foot. La légendaire Neo Geo a déjà deux ans et son studio fondateur SNK va alors lui offrir ses premières moutures sur gazon. Avec d’abord Soccer Brawl, qui met en scène des robots jouant au foot. Et puis surtout, avec le premier épisode de sa saga principale de ballon rond: Super Sidekicks.

On est plutôt loin des orientations de la concurrence incarnée par les séries Kick Off et Sensible Soccer; ici il s’agit d’offrir du fun direct et à l’état brut(e), du plaisir plein les mirettes. Le décor principal de base est une sorte de Coupe du monde à douze équipes et aux couleurs léchées, servie par une sublime réalisation en deux dimensions. Le gameplay est réduit à deux boutons, A servant à faire une transversale, un tir ou un tacle glissé, B permettant de passer ou charger énergiquement l’adversaire. L’arbitre laisse d’ailleurs beaucoup jouer, laissant libre cours à la créativité et à l’expression agressives. Super Sidekicks fait constamment dans le spectacle, surtout quand il s’agit de mettre en scène les buts et les protestations sur les fautes.

En 1994, une suite paraît et ajoute pas moins de trente-six nations. Super Sidekicks 2: The World Championship permet également d’utiliser une troisième touche, la C, qui sert à faire une passe courte et pousser le ballon en attaque, et à changer de joueur en phase défensive. Surtout, cet opus incline un peu l’angle de la caméra pour se rapprocher du terrain et implémente un nouvel élément de gameplay qui va devenir la signature de la série. Si le porteur du ballon se trouve aux abords de la surface, le mot “Chance” apparaît au-dessus de sa tête et un nouvel écran s’ouvre dans lequel la caméra se place derrière le joueur pour offrir une vue du but et viser grâce à un curseur. À côté de ça, le folklore est encore plus poussé, avec la possibilité d’assommer l’arbitre ou de voir un gardien faire un bras d’honneur après avoir arrêté un tir au but ! L’animation sur et autour du terrain offrent au titre une ambiance incomparable et digne de sa lignée arcade.

Le troisième volet sort tout juste un an plus tard, sous le nom de Super Sidekicks 3: The Next Glory. Le gameplay reste inchangé, mais la proposition de sélections nationales croît jusqu’à soixante-quatre et il est désormais possible de disputer des championnats continentaux. Depuis le deuxième épisode, le joueur peut également quelque peu customiser son équipe en choisissant d’apporter un bonus à un secteur de jeu (attaque, défense, rapidité, technique…). En fait, Super Sidekicks 3 peaufine surtout la formule de son prédécesseur, avec notamment l’apport de zooms selon la hauteur du ballon, mais ne la révolutionne pas. Tout comme le fera le tout dernier de la lignée, Neo Geo Cup ‘98: The Road to the Victory. Le titre reprendra quasiment à l’identique le skin de Super Sidekicks 3 et se contentera surtout de “mettre à jour” les noms et les licences: SNK ne détenant pas les droits, on a droit par exemple à du Sheridan en équipe d’Angleterre.

Entre-temps, plus précisément en 1996, sort The Ultimate 11: SNK Football Championship, quatrième épisode de la saga. Parmi les features notables, il y a le retour à la touche à la main classique et l’intégration de petites nations, étoffant ainsi le roster à quatre-vingt équipes réparties en huit zones géographiques. Les bonus se concentrent désormais sur les aspects essentiels (équilibre, attaque, défense et technique). La caractéristique principale de The Ultimate 11 réside dans sa jauge de tir qui se remplit avec les buts encaissés et la maîtrise du ballon, et offre au joueur la possibilité de décocher un super tir qui fait souvent mouche. On tient là un autre aspect majeur de l’identité arcade de la série. Malheureusement, cela déséquilibre un peu le gameplay qui se centre autour de la gestion de cette barre. Dommage, puisque la jouabilité s’était améliorée avec un bouton C qui servait surtout à accélérer et la réalisation avait gagné en détails, que ce soit sur les joueurs ou la pelouse.

Super Sidekicks est l’un des représentants d’une époque où toutes les expressions du jeu vidéo de football étaient encore possibles. Un âge où l’on rêvait simplement d’équipes hautes en couleurs et de gagner la Coupe du monde en battant le Brésil ou l’Argentine en finale. Sega, l’autre géant japonais de l’arcade, ne sera pas en reste avec sa série Virtua Striker qui sévira dans les salles et les salons, notamment sur Dreamcast.

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