Gauchito, une mascotte face à la terreur

Gauchito, mascotte coupe du monde 1978

MASCOTTE – C’est un petit footballeur habillé en gaucho qui fait office de mascotte pour la Coupe du Monde 1978 en Argentine. Il s’appelle Gauchito. Un sourire juvénile pour masquer la terreur.

Après le Mexicain Juanito (1970) et les Allemands Tip & Tap (1974), c’est de nouveau un petit garçon qui sert de mascotte à la onzième Coupe du Monde, celle de 1978 en Argentine.

Contrairement à ses prédécesseurs, Gauchito semble avoir trouvé un maillot à sa taille et ne laisse pas apparaître son nombril. Il porte correctement la tenue complète de l’équipe d’Argentine, le fameux maillot albiceleste, le short noir et les chaussettes blanches. Il a aux pieds un ballon de type Telstar, une vieillerie déjà puisque le Mundial 1978 verra apparaître les premiers ballons Tango.

En plus de sa tenue de footballeur, Gauchito est coiffé d’un ample chapeau et porte une écharpe autour du cou. Avec la cravache qu’il tient dans sa main gauche, la création du dessinateur argentin Hugo Casaglia porte les principaux éléments de la tenue typique des gauchos argentins, ces garçons vachers qui gardent les troupeaux dans la Pampa. Son prénom est le même que celui d’une figure légendaire d’Argentine, Gauchito Gil.

Il fallait bien une mascotte tout en sourire et en innocence pour faire passer la pilule d’un tournoi organisé dans un pays où règne l’une des pire dictatures militaires. La FIFA avait désigné l’Argentine en 1966 sans savoir bien sûr qu’un coup d’état aurait lieu dix ans plus tard, laissant le pays sous la poigne du terrible général Videla. En dépit des menaces de boycott, le tournoi se déroula bien dans les stades argentins, couvrant les cris des opposants torturés non loin de là.

Avec son sourire et son enthousiasme, Gauchito remporta un certain succès, bien qu’on lui reprocha au début trop de ressemblance avec la mascotte de 1970. Il n’en reste pas moins une sorte de symbole de la dictature argentine et se retrouve rangé aujourd’hui au fond du placard aux mauvais souvenirs.

Sepp Maier et Gauchito

Poster un Commentaire