COURT METRAGE – Un film de treize minutes simplement intitulé “Barbosa” (1988) propose de remonter le temps pour effacer le but de l’Uruguayen Ghiggia qui traumatisa le Brésil, en 1950.
Il n’y a pas eu de finale lors de la Coupe du Monde 1950. Le tournoi s’est en effet conclu par une phase de poule à quatre équipes, formule championnat. Toutefois, les choses firent que le match Brésil-Uruguay du 16 juillet 1950 se transforma quasiment en finale, tant il était décisif : Le vainqueur de la rencontre devenait champion du monde. Le Brésil avait un petit avantage, un match nul lui suffisait.
Les matches précédents furent de tels festivals offensifs qu’on imaginait mal le Brésil ne pas vaincre l’Uruguay au Maracanã. D’ailleurs la Seleçao ouvrit le score en début de deuxième mi-temps. Mais la Celeste égalisa après l’heure de jeu. Puis à dix minutes de la fin, l’ailier uruguayen Ghiggia déboula sur l’aile droite et trompa le gardien brésilien Barbosa. Le Brésil perdit 2-1 et ce fut un jour de deuil national.
Antonio Fagundez avait une dizaine d’années lorsqu’il assista à ce match. Son père l’avait emmené au Maracanã. Depuis, l’homme est rongé par ce but de Ghiggia, qui avait profité d’une légère erreur de jugement du gardien Barbosa. Celui-ci devint alors l’homme le plus haï du Brésil.
Trente-huit ans plus tard, l’homme s’est décidé à changer les choses. Il a construit une machine à remonter le temps et se retrouve dans le Brésil de 1950. Il se rend au stade du Maracanã où se joue le match. Il tente de s’approcher de Barbosa pour le prévenir du danger que représente Ghiggia.
Il s’agit d’un court-métrage brésilien, basé sur une nouvelle de Pablo Perdigao, “Anatomie d’une défaite” (“Anatomía de una derrota“), créé et joué par Antonio Fagundez. Le film a priori amusant contient quelques moment d’émotion, notamment lorsque s’y glissent les témoignages de Moacir Barbosa, le vrai, le gardien sur qui le Brésil tout entier à rejeté la faute de la défaite.
La fiction ne parvient pas à changer le cours de la réalité. Elle confirme au contraire que l’histoire est écrite et que nul ne peut la modifier. Le héros du film le comprend bien, lorsque sa tentative échoue et qu’il prend alors sur lui toute la culpabilité de son acte.
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