TIMBRE – En l’an 2000, la poste britannique a sorti des tiroirs un vieux timbre datant de 1978 à la gloire de l’équipe d’Écosse qui s’imaginait déjà championne du monde.
L’équipe d’Écosse championne du monde en Argentine, personne n’en doutait du coté de Glasgow et d’Édimbourg. Ni les joueurs, ni l’entraîneur, ni les supporters. Ni même apparemment les services de la poste britannique qui avaient déjà créé deux timbres commémoratifs pour fêter l’événement.
L’Écosse championne du monde
L’un était d’une valeur de 9 pounds et aux côtés de la silhouette de la reine d’Angleterre, un footballeur au maillot bleu sombre brandissait la Coupe du Monde au ciel devant une meute de coéquipiers courant dans tous les sens. La deuxième timbre, d’une valeur de 11 pounds, voyait les même joueurs célébrer leur victoire alors que l’arbitre venait de siffler la fin de la partie.
On se souvient que l’équipe d’Ally McLeod s’était envolé en Argentine avec beaucoup de certitudes. Elle possédait avec Dalglish, Souness, Gemmill et autres Wark la meilleure équipe de son histoire. Elle dominait chaque année l’équipe d’Angleterre qu’on ne voyait même plus en Coupe du Monde. Elle avait devancé la redoutable Tchécoslovaquie, championne d’Europe en titre, dans la course aux éliminatoires. Et le tirage au sort lui avait donné un groupe facile pour le premier tour.
Seulement, en Argentine, rien ne se passe comme prévu. D’entrée, les Écossais sont battus (3-1) par le Pérou. Puis ils sont accrochés (1-1) par le modeste Iran. Et malgré une belle victoire (3-2) face aux Pays-Bas, les hommes d’Ally McLeod doivent rentrer à la maison plus tôt que prévu.
L’œuvre philatélique commandée à l’artiste Barry Wilkinson est donc remisée dans les tiroirs. Lorsqu’elle est retrouvée, plus de vingt ans après, elle suscite une grande curiosité. Brièvement affichés à Glasgow en 2000, les images font l’objet d’un vif débat avant d’être retirés. Ils trouveront finalement leur place au musée du Postal Museum à Londres. Les dessins ne sont toutefois pas visible par l’ensemble des visiteurs. Une demande motivée doit être adressée au musée pour y accéder.
Remis à plus tard
Présomptueux les Écossais ? Peut-être, mais sans doute ne sont-ils pas les seuls. On peut facilement comprendre que de nombreuses postes dans le monde n’attendent pas le dernier moment pour créer un timbre commémoratif, des fois que leur équipe de foot devienne championne du monde. Mais dans le cas de 1978, la pièce garde en effet un petit quelque chose de cocasse.
Un autre timbre a connu une histoire similaire : En 1979, les Écossais sont appelés à voter pour la création de leur propre Parlement. L’issue du vote ne faisait aucun doute et déjà deux timbres commémoratifs ont été réalisés. Le résultat du référendum est satisfaisant avec un oui à 51,6%. Seulement, le vote n’est pas pris en compte : seulement 33% des Écossais se sont déplacés pour voter alors qu’un minimum de 40% était requis pour valider le scrutin.
Les timbres ont donc connu le même destin que celui de la victoire en Argentine. Les Écossais atteindront vingt ans pour voir enfin la création de leur parlement, en 1999. Par contre, la victoire de leur équipe de football en Coupe du monde se fait toujours attendre.
A propos de l’Écosse, de la Coupe du monde 1978 et du timbre britannique
- Lire l’article « Scotland’s World Cup win stamp makes Postal Museum archive » (2017) sur le site bbc.com (en anglais)
Poster un Commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.