ARTS – En 1979, le roi Pelé pose pour le graphiste Andy Warhol. Rencontre de deux légendes new-yorkaises des années 1970.
Andy Warhol est connu comme étant le pape du Pop Art. Cinéaste, producteur de musique (il dirigea notamment le Velvet Underground), il est surtout resté dans la postérité comme peintre et graphiste.
Pop Art
Celui qui avait prophétisé dès 1968 qu’à l’avenir, chacun aura droit à quinze minutes de célébrité mondiale, est principalement connu pour ses tableaux représentant des boites de conserves (les fameuses soupes Campbell’s), mais aussi les portraits de célébrités qu’il décline en plusieurs couleurs (Marilyn Monroe, Mao, Jackie Kennedy…). Une œuvre qui suscite autant d’admiration que de sarcasmes. L’art peut-il ainsi se rabaisser à exprimer la société de consommation et les stars superficielles ?
En 1979, Andy Warhol présente une série de portraits consacrée aux sportifs les plus célèbres de la planète. L’idée lui a été proposée par Richard Weisman, un banquier collectionneur d’art également connu pour organiser des soirées mondaines de célébrités où l’on croise des milliardaires, des actrices, des artistes et donc parfois des célébrités sportives.
Weisman demande à Warhol de faire le portrait de dix athlètes en vue : le boxeur Muhammad Ali, le footballeur américain OJ Simpson, la patineuse Dorothy Hamill, le basketeur Kareem Abdul-Jabar, le golfeur Jack Nicklaus, la tenniswoman Chris Evert, le jockey Willie Shoemaker, le joueur de base-ball Tom Seaver et enfin le plus grand joueur de l’histoire du soccer, Pelé.
Dix champions de légende
L’idée est de créer pour chacun six tableaux de chaque portrait sérigraphié, en acrylique sur toile, accompagné de 500 copies de chaque image. Warhol négocie son travail pour 80.000 dollars. Chaque athlète est payé 15.000 dollars pour se mettre à disposition de l’artiste, qui prendra plusieurs Polaroids. Les sportifs recevront également chacun l’un des six tableaux estimé à 25.000 dollars chacun (aujourd’hui, il faut compter 3 millions de dollars).
Pelé pose avec un ballon dont on voit nettement la marque, Spalding, et le nom du modèle, qui n’est autre que celui du footballeur. Jouant aux États Unis depuis 1975, le roi du football n’a jamais perdu son sens du business bien au contraire. Andy Warhol de son coté affirme la modernité de son art en affichant des marques.
Le pape du Pop Art n’y connait rien en sport. Il aurait fâché Jack Nicklaus en lui désignant son club de golf un bâton. Mais il déclare toutefois : “Les stars du sport d’aujourd’hui sont les vedettes du cinéma d’hier“. Pelé quant à lui rendra ainsi hommage à l’artiste : “Andy a donné une continuité à ma vie et à mon message en dehors des terrains de football. C’est grâce à lui que d’autres artistes aujourd’hui s’inspirent des sportifs.“
A propos de Pelé, du Pop Art et d’Andy Warhol
- Travailler son anglais avec l’article “He shoots, he scores” (2006) de Lucy Davis sur le site web du Telegraph
- Lire et relire tous nos articles sur le roi Pelé.
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