Séville, cauchemar réinventé

Le cauchemar de Séville

THÉÂTRE – Le match France-RFA de 1982 disputé à Séville ne cesse de hanter les souvenirs. Massimo Furlan l’a rejoué seul, puis a invité des comédiens à reproduire le match. Pour, à chaque fois, le même résultat.

A l’origine, il y avait ce spectacle d’un homme seul. Massimo Furlan reproduisait sur la pelouse l’évolution de Michel Platini lors la demi-finale France-RFA du Mundial 1982. Seul et sans ballon. La représentation au Parc des Princes connut un tel succès que l’artiste la reproduisit dans d’autres villes, dans le rôle d’autres joueurs dans des matchs restés dans la mémoire collective : Boniek, Sparwasser, Madjer, Krankl, Scifo…

De Séville à Colombes

Vingt ans plus tard, l’artiste suisse change de concept. Il rejoue le France-RFA avec cette fois treize comédiens, chacun reprenant le rôle d’un joueur de l’équipe de France : Ettori, Amoros, Bossis, Trésor, Janvion, Tigana, Genghini, Giresse, Platini, Six, Rocheteau, sans oublier les remplaçants Battiston et Lopez. Il ne s’agit pas de comédiens professionnels, mais d’amateurs passionnés, de tout âge et de tout sexe, guidés par des instructions qu’on leur donne par oreillette.

En mai 2018, une représentation du Cauchemar de Séville, c’est le nom de l’œuvre, a lieu au stade de Colombes. Une nouvelle représentation a lieu le 17 mai 2022 au Roazhon Park de Rennes dans le cadre du festival des Tombées de la Nuit.

De Colombes à Rennes

Le Stade Rennais axe sa communication sur les rencontres entre le football et l’art. Il s’était approché de la bande dessinée avec Vick et Vicky, les héros de Bruno Bertin que leurs aventures avaient emmené dans les coulisses du stade. Plus tard, le club a permis au graffeur rennais War ! de produire deux grandes hermines sur les murs du Roazhon Park, au dessinateur Poch de dessiner les portraits de joueurs célèbres et à la sculptrice Annick Leroy de réaliser la statue de Jean Prouff. Le musicien Christian Dargelos a quant à lui créé une chanson sur le Stade Rennais et le réalisateur Fred Cavayé commet une allusion au club dans chacun de ses films.

Le Cauchemar de Séville démontre que la rencontre France-RFA de 1982 restera comme une plaie ouverte pour tout ceux qui l’ont vécu. Un match dont on ne cessera jamais de réécrire le scénario, comme un besoin de soulager une douleur toujours vive. Depuis Séville, le football français a connu bien des victoires, mais aucune n’a été rejouée par des comédiens. Séville est éternel.


A propos de Massimo Furlan et du Cauchemar de Séville

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire