Un été 1954

Film le miracle de Berne

FILM – “Le miracle de Berne” (2003) de Sönke Wortmann est une fiction transposée sur l’événement le plus important de l’histoire de l’Allemagne moderne : la conquête de la Coupe du monde 1954.

Il est probable qu’aucune phase finale de Coupe du monde n’ait été aussi peu ouverte que la cinquième édition organisée en Suisse en 1954. Avant le début de l’épreuve, peu d’observateurs n’osaient formuler un autre pronostic que celui de la Hongrie comme vainqueur final.

Retour à Berne

La sélection de Gustav Sebes, forte de talents comme Ferenc Puskás, Sándor Kocsis, Zoltán Czibor ou Nándor Hidegkuti, était la meilleure du monde. Invaincue depuis quatre ans, elle avait remporté le tournoi olympique des Jeux de 1952 à Helsinki. Elle avait surtout marqué les esprits en remportant une rencontre historique à Wembley en novembre 1953, surclassant l’invincible équipe d’Angleterre sur un score sans appel : 6-3.

Durant la Coupe du monde en Suisse, le onze d’or hongrois réalise des scores gigantesques (9-0 contre la Corée, 8-3 contre l’Allemagne…) puis écarte les grands favoris (Brésil, puis Uruguay). Aucune équipe n’est en mesure de lui résister, et pourtant, la Hongrie n’a pas remporté cette Coupe du monde. Le 4 juillet 1954, elle a été battue en finale 3-2 après avoir mené 2-0.

Le miracle de Berne

Face à elle, l’équipe d’Allemagne avait rendez-vous avec son histoire. Pas seulement en terme de ballon rond, mais avec celle dotée d’un H majuscule. Depuis quelques années, la nation allemande vivait anéantie par la fin de la deuxième guerre mondiale. Ruiné et exsangue, le pays se reconstruisait dans la douleur. Lorsque son équipe de foot rejoint la Suisse pour la Coupe du monde, c’est le symbole d’une Allemagne à nouveau fréquentable qui revient dans le concert des nations. Et lorsqu’elle remporte la finale, le miracle de Berne, nom historique donné à cette victoire contre les Hongrois, devient le point de départ du renouveau allemand dans de nombreux domaines.

Allemagne année zéro

Le film de Sönke Wortmann, “Das Wunder von Bern” en V.O., sorti en 2003 revient sur cette période où l’Allemagne passa de l’anéantissement à l’espoir. Tout en contant l’histoire d’un gamin passionné de foot et d’un ancien prisonnier de guerre allemand de retour au pays, le film évoque le parcours singulier de la sélection allemande dirigée par Sepp Herberger.

Le miracle de Berne” (en V.F.) n’est pas un très bon film. Il est même plutôt ennuyeux pour qui est hermétique aux choses du foot. Comme beaucoup de productions de ce genre, ce sont les scènes de ballon rond qui pimentent le déroulement de l’histoire, et tant pis si elles sont imparfaites ou quelque peu surjouées.

La reconstitution de la finale de Berne nourrit ainsi le plaisir de l’amateur de ballon rond. Les séquences du match durent une bonne demi-heure où l’on voit les acteurs/joueurs respecter autant que possible le scénario de la finale. Les images sont magnifiques qui opposent le blanc prussien de l’équipe allemande au rouge sombre des Hongrois. Parmi les acteurs, on distingue le dénommé Henrik Bemboom dans le rôle du grand Ferenc Puskás. Acteur occasionnel, Bemboom fait alors les beaux jours du FC Schüttorf, un club de division régionale. Sönke Wortmann en fait un Puskás plus vrai que nature.

Les héros du film, du moins ceux qui proviennent de la réalité de l’histoire, sont le sélectionneur allemand Sepp Herberger, interprété avec maestria par Péter Franke et le célèbre Herbert Zimmermann, un journaliste qui suivit l’épopée de la Mannschaft et dont la voix est demeurée célèbre pour avoir commenté cette finale (c’est lui qu’on entend dans “Le mariage de Maria Braun” de Rainer Werner Fassbinder).

Le miracle de Berne

Helmut Rahn, le héros de la finale de Berne, auteur de deux buts, est joué par Sascha Göpel. La distribution cite également les acteurs qui ont joué ce premiers héros du foot allemand que sont Fritz Walter (Knut Hartwig), Toni Turek (Jo Stock), Werner Kohlmeyer (Christian Broos), Horst Eckel (Holger Dexne), Ottmar Walter (Simon Verhoeven) et Hans Schäfer (Martin Bretschneider).

En dépit de ses imperfections, “Le miracle de Berne” a attiré plus de 3,7 millions de spectateurs en Allemagne, l’un des plus gros succès de l’époque. Un film attachant pour les amateurs de foot et de son histoire.

A propos de Sönke Wortmann et du miracle de Berne

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