Minutes nécessaires

90 minutes Yannick Grossetete

BANDE DESSINEE – Pour son premier album “90 minutes” (Delcourt, 2018), le dessinateur Yannick Grossetête rend au hommage au foot en le plongeant dans un univers absurde et hilarant.

C’est un étonnant petit bouquin que l’on feuillette un peu distraitement au début, puis qui nous plonge dans un univers absurde dont on ne parvient plus à se sortir. On y joue au foot durant une centaine de pages, mais un foot pratiqué par des personnages sans visage et qui semblent en fait peu préoccupés par le ballon rond.

Bourg-en-Bresse contre Tours

Le dessin très épuré se limite à l’essentiel. On y voit des bouts de matches de division inférieure (Tours contre Bourg-en-Bresse, Metz contre Lens, rien de très sexy…), où les joueurs, les arbitres, les entraîneurs, les remplaçants, les stadiers, bref tous les acteurs y compris le ballon se mettent un peu hors jeu en digressant sur leurs problèmes du quotidien.

Un arbitre sort un as de pique plutôt qu’un carton jaune tandis qu’un assistant assure un numéro de majorette. Un joueur annonce qu’il s’en va en pleine partie car sa maman l’a appelé pour une raclette. L’auteur invente à chaque page des situations plus absurdes les unes que les autres, plongeant ses personnages dans une sorte de malaise qui rend le lecteur complètement hilare.

Forte tête

On raconte que l’auteur est un véritable passionné de foot. Mieux, il aurait aspiré à une carrière professionnelle et passé quelques années au sein du centre de formation de l’AJ Auxerre.  Finalement, Yannick Grossetête, c’est son nom, a rangé les crampons et sorti les crayons pour une prometteuse carrière dans la bande dessinée.

90 minutes” (2018, Delcourt) est la première publication de cet auteur de 26 ans. Les psychologues les plus zélés pourraient s’en servir comme pièce à conviction et y déceler les traces d’un traumatisme subi par l’auteur durant ses années d’apprenti-footballeur. Mais l’auteur, lui, préfère en rire :

J’ai essayé de prendre du recul sur le foot, qui est traité trop souvent de manière sérieuse. J’ai essayé de dédramatiser tout ça et de présenter les footballeurs comme des gens normaux, avec leurs petits problèmes du quotidien, leurs doutes, sur et en dehors du terrain, dans la vie de tous les jours.

A propos de “90 minutes” et de Yannick Grossetête

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