EA Sports is in the game

EA Sports 1993

JEUX VIDÉO – En 1993, Electronic Arts sort “FIFA International Soccer”, premier volet de ce qui allait devenir sa saga phare de jeux de football.

Le jeu en a le nom et la licence, mais ni l’enrobage ni les vrais maillots ou les joueurs. Nous sommes en 1993 et Electronic Arts, déjà développeur de simulations de sports populaires aux USA (football américain, golf, hockey), veut se lancer dans le soccer. Le studio californien parvient à un accord avec la FIFA pour créer une simulation de ballon rond portant l’étiquette de la fédération suisse. L’époque est à la starification, à utiliser des noms ou des visages prestigieux pour promouvoir les titres. EA Sports vient de donner naissance à l’une des sagas les plus célèbres de l’histoire du jeu vidéo.

La révolution majeure, la marque de fabrique de ce FIFA International Soccer, c’est sa vue en 3D isométrique. Un peu à contre-courant de la mode de la représentation par dessus imposée par Kick-Off et Sensible Soccer, le soft de EA veut donner de la perspective, du relief, un semblant d’espace. Surtout, cela permet aussi d’apprécier la belle réalisation et les animations très nombreuses des joueurs, qui ressemblent vraiment à des footballeurs qui font des têtes, des tacles et de magnifiques bicyclettes. Le jeu de football 16 bits trouve ici une expression à la hauteur de ses moyens et de son ambition.

Cependant, FIFA International Soccer a bénéficié de versions de qualités inégales. La meilleure mouture est clairement celle sortie sur la Mega Drive de Sega, plus rapide, plus nerveuse que son homologue Super NES qui, elle, bénéficie d’une jauge de puissance de tir et d’un bouton supplémentaire. Mais toutes partagent le point commun de ne pas porter les noms officiels des joueurs, ni les tenues, et les équipes consistent en des formations de onze clones. EA Sports puise alors dans les patronymes des équipes de développement, et c’est ainsi que l’on joue avec Marc Aubanel, Jean-Paul Levesque et Paul Lucerne en équipe de France, ou Fenile Obotu et Donald Naboku avec la Côte d’Ivoire (qui joue en maillot blanc et short rouge).

EA Sports 1993

D’un point de vue gameplay, FIFA International Soccer propose diverses options de personnalisation, comme les stratégies modifiables, le mode de jeu (arcade ou simulation), et des coéquipiers gérés par l’IA qui ont un comportement propre leur permettant de se placer, tacler ou se mettre en opposition. La jouabilité est plutôt intuitive, et on peut alterner entre circuits de passes (longues) et dribbles, débordements ou centres pour parvenir à marquer. Même si certaines situations restent craquées, comme les frappes croisées à l’angle de la surface qui trouvent souvent la lucarne, ou le gardien de but qui dégage bêtement devant l’attaquant immobile devant lui (l’un des bugs les plus célèbres de l’histoire du jeu vidéo de football).

Le titre d’EA en impose ainsi par son vaste choix en termes d’animations, de mouvements (passes courtes ou longues) et par sa réalisation, qui place notamment un curseur sur les dégagements et les corners pour une meilleure précision. FIFA International Soccer est un succès qui préfigure ce que deviendra la simulation de foot en 3D, et devient, dès 1994, une série annuelle. Petit à petit, les championnats nationaux sont introduits, puis les licences officielles de la FIFA. Jusqu’à devenir l’une des deux seules sagas de jeux de football encore vivantes. L’autre étant Pro Evolution Soccer, cousin tokyoïte éloigné d’un rival que FIFA se coltinait déjà sur la scène 16 bits, et nommé International Superstar Soccer.

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