Soccer! un jeu vu de côté

Soccer !

JEUX VIDÉO – Suite de la saga de l’histoire du foot en jeux vidéo, avec Soccer! , l’autre ancêtre du genre qui marque l’avènement de la vue de côté comme norme.

Le football est un sport qui se joue à six contre six, et de profil. Du moins, c’est comme cela que le jeu vidéo le représente à ses débuts, comme nous avons pu le voir avec NASL Soccer.

Un autre titre contemporain, moins abouti et sorti la même année sur la Magnavox Odyssey²/Philips Videopac, peut prétendre à la paternité du genre: il s’agit de Soccer!, implémenté dans un soft qui contient également une simulation de hockey.

Le joueur actif ou le plus proche du ballon est signalé par un clignotement au lieu d’un curseur au-dessus de sa tête. Le moindre contact entraîne l’immobilisation des protagonistes et il faut alors séparer les footballeurs à l’aide du joystick.

Une caractéristique notable du gameplay de Soccer! réside dans la conduite de balle qui nécessite d’appuyer sur le bouton d’action pour voir le joueur pousser le cuir. Un élément fondamental qui n’est pas sans rappeler ce que Dino Dini proposera plus tard dans son mythique Kick-Off.

Soccer! souffre par ailleurs de la comparaison avec le rival sur Intellivision, avec ses animations moins détaillées, ses gardiens de but au comportement propre et une réalisation et un paradigme finalement similaires au copain Hockey!.

Surtout, son terrain est malheureusement représenté de façon très sommaire: il tient en un seul écran, on y voit des poteaux horizontaux empiétant même sur le gazon et des lignes de but qui se trouvent… derrière les cages justement! Encore un emprunt au jeu de hockey qui fait une entorse certaine à la simulation de football.

Quoi qu’il en soit, NASL Soccer et Soccer! sont les premiers représentants d’un genre qui, comme d’autres types de jeux vidéo peuvent s’inspirer du cinéma, emprunte lui à la réalisation télévisuelle. Avec pour premier choix fort à imposer aux héritiers, la vue de côté. Une orientation que l’on peut également juger naturelle, puisqu’elle correspond à celle dont on dispose en tribunes latérales dans un stade et qui permet d’appréhender au mieux la position des joueurs les uns par rapport aux autres et par conséquent offrir la meilleure lecture du jeu possible.

L’époque des années 80 est surtout à la recherche d’un réalisme pour un public conquis par l’avènement populaire de la télévision. Dans cette démarche, on note également un aspect marketing plus poussé, certains joueurs commençant à prêter voire à donner leur nom et leur visage à certains titres. Parmi eux, il y a notamment Pelé’s Soccer et Peter Shilton’s Handball Maradona, qui sont associés nommément à des footballeurs mythiques, et qui partagent également entre eux le fait de proposer une alternative verticale à la vue de côté.

Une certaine personnalisation, d’aucuns diront une starification et une individualisation du football que la jouabilité de ces titres d’alors sert également, tant il est difficile encore de construire un circuit de passes posé. La faute à un hardware trop peu puissant pour appréhender et restituer les subtilités, les animations et les dynamiques du jeu de football. Il faut alors surtout se contenter de percées solitaires.

A la toute fin des années 80, plus précisément en 1989, le genre connaît alors l’un de ses bouleversements les plus profonds, celui qui va lui donner des règles de noblesse d’expression collective, de physique de balle convaincante et indépendante, et de contrôle de courses et de gestuelle. Un véritable coup d’envoi – britannique évidemment – en la personne de Dino Dini, nommé… Kick Off.

Sources:

  • De Pong aux 80’s: La tumultueuse naissance d’un genre, Stéphane Barrier, Les Cahiers du Jeu Vidéo #2: Football Stories, éditions Pix’n Love.
  • Dossier: La grande saga du ballon rond, Florian Velter, JV Le Mag, Gamekult.

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