A la gloire du District

District

LIVRES – Le monde du football amateur a été l’objet d’un inventaire de petites phrases et de photos, d’abord regroupées sur un site internet puis déclinées en livres.

Tout a commencé par une page Facebook. En 2012, Alex lance le groupe Les phrases qu’on peut entendre qu’au niveau District sur le réseau social. Le but est de partager les expressions qui circulent dans le foot d’en bas, celui des sous-divisions de district, le point zéro du foot amateur.

Ce monde particulier où les footballeurs n’ont pas acquit la science du contrôle orienté et où les trajectoires du ballon obéissent à des règles qui leur sont propres. Un monde où les gardiens de buts sirotent leur bière au pied du poteau, où les remplaçants fument leur clope en attendant leur tour et où les juges de touches ne semblent pas toujours vraiment concernés. Les terrains ne sont pas toujours plats, les lignes pas toujours droites et les consignes d’entraîneurs sont oubliées à la fin du premier quart d’heure.

Le succès de la page Facebook ne tarde pas. Plus de 100.000 fans s’inscrivent dans le groupe, parmi lesquels de nombreux joueurs de district qui reconnaissent leur univers dominical. Chacun y va de sa petite phrase culte à tel point qu’un premier livre de recueil est rapidement envisagé. 3000 exemplaires sont vendus et les bénéfices récoltés sont reversés à la lutte contre le cancer.

Un deuxième tome voit le jour. Puis c’est une bande dessinée “Nous, les footeux de district” (2014, Physalis) , adaptée par Richard Petit et dessinée par Aré. En 2015 sort “Les photos qu’on peut voir qu’au niveau district“, recueil de toutes les photos partagées sur la page Facebook. Bienvenue dans le monde du foot amateur.

A propos des photos qu’on peut voir qu’au niveau district

Le 2 de l’équipe C, caresse l’espoir, un jour de s’éloigner… loin des terrains stabilisés… à distance de l’arbitrage de Roger.
Le 13 de l’équipe C, lisant Kierkegaard avec entraînement, s’interroge sur la possibilité qu’il ne jouera jamais dans l’équipe B….
Le 43 de l’équipe C, voulait déguster les saveurs du collectif, le plaisir de partager la chaleur des grands soirs tant mérités.
Et le 115 de l’équipe C, en vérité voulait être attaquant, la superstar, le rôle premier, et manquer totalement d’humilité….
Et, le 2, le 13, le 46, le 115 et les dirigeants contrariés par cette équipe de lopettes, manquant d’envie, manquant d’espoir, manquant de structure et de gloire…

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