Arroyo et le gardien de Madrid

Arroyo Madrid 1982

AFFICHE – Dans la série des affiches du Mundial 1982 organisé en Espagne, celle de Madrid est signée Eduardo Arroyo. Elle représente un gardien de but de dos, coiffé une magnifique casquette. Et si c’était Zamora ?

De toutes les affiches jamais réalisées pour la Coupe du Monde de football, la série pour la Coupe du Monde 1982 en Espagne est de loin la plus prestigieuse. Chacune des douze villes hôtes du tournoi a fait appel à un artiste de renom, qu’il soit Espagnol ou étranger, pour réaliser son affiche.

L’affiche de la ville de Madrid, qui accueille sept rencontres dans les deux stades qu’elle met à disposition, est certainement la plus réussie. On se risquera même à écrire qu’il s’agit de la plus belle affiche jamais réalisée en hommage au football. Elle est l’œuvre du peintre espagnol Eduardo Arroyo, qui pourtant de son propre aveu, préfère la boxe au football.

Natif de Madrid, Arroyo a quitté son pays en 1958, à l’âge de vingt et un ans, pour fuir le régime franquiste. Il s’installe à Paris où il réalise ses premières toiles. Son style sera perçu comme la fondation de la figuration narrative, qui se distingue par une absence de profondeur et de larges aplats qui se substituent au décor.

En 1981, Arroyo a signé l’affiche du tournoi de Roland-Garros, internationaux de France de tennis. Une affiche déjà remarquée où était représentée une longue chevelure blonde avec un serre-tête bleu-blanc-rouge.

L’affiche “El Portero” qu’il réalise pour Madrid à l’occasion de la Coupe du Monde 1982 n’échappe pas au genre. Sur un aplat jaune vif, on aperçoit de dos un homme dont la casquette (et le titre de l’affiche) laisse penser qu’il s’agit d’un gardien de but. On pense irrésistiblement à Ricardo Zamora, célèbre gardien de but de l’équipe d’Espagne des années 1920-1930, dont les rares photos noir et blanc présentent avec une large casquette vissée sur le crâne.

Ce gardien de but semble également vêtu d’un immense pull noir à col roulé, qui était très à la mode durant les années Zamora. On le trouve même un peu ample, ce pull, pour jouer au football. Peut-être s’agit-il d’un large manteau, et que notre gardien de but n’est pas en situation de match, mais plutôt dans les périodes qui précédent, où il arpente le terrain quelques heures avant la rencontre pour humer l’ambiance et entrer en phase de concentration.

On pourrait même contester, n’en déplaise à Arroyo, le fait qu’il ne s’agit pas d’un gardien de but, et qu’il s’agirait tout simplement d’un homme de la rue qui se rend au stade. Ou ailleurs, allez savoir…

La capitale espagnole a accueilli sept rencontres de la Coupe du Monde 1982. Quatre ont eu lieu au stade Santiago Bernabéu (90.800 places) et trois au Vicente-Calderón (65.695 places). Le stade du Real Madrid fut l’antre de la finale Italie-RFA (3-1) mais aussi de trois rencontres du deuxième tour : RFA-Angleterre (0-0), Espagne-RFA (1-2) et Espagne-Angleterre (0-0). Le terrain de l’Atletico Madrid a accueilli trois rencontres du deuxième tour, celle du groupe D : France-Autriche (1-0), Autriche-Irlande du Nord (2-2) et France-Irlande du Nord (4-1).

A propos d’Eduardo Arroyo, de Madrid et de la Coupe du monde 1982

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