L’amour du maillot

Sunderland sexy

MAILLOT – Bien avant d’être réduit à un outil de marketing, le maillot et ses couleurs étaient partie intégrante de l’identité d’un club de foot. Histoire d’une tunique de couleur.

Si les premiers gentlemen du XVIIIème siècle jouaient avec leur propre chemise et reconnaissait leurs coéquipiers à la couleur du couvre-chef. Rapidement, il fut adopté que chaque équipe se devait d’avoir une chemise ou un maillot d’une couleur distinctive. On inventa alors toute forme de combinaisons de couleurs, propres à effrayer le puriste ou émerveiller l’amateur d’art… A la naissance des premiers clubs, ceux-ci choisirent une couleur définitive : Au début, ce fut le blanc pour beaucoup, et le rouge pour les autres. De nombreux clubs anglais aujourd’hui encore jouent soit en rouge, soit en blanc…

Maître sponsor

Jusqu’aux années soixante-dix, la tenue du footballeur évolua très peu. Tout juste le maillot passa-t-il de la laine au coton et fut-il floquée d’un numéro dans le dos. En 1970 la publicité s’empara de la tunique du footballeur. Quelques maillots furent dénaturés par le sponsor chéri, mais certaines marques sont parvenues à s’immiscer dans la légende d’un club. Ainsi une célèbre manufacture d’armes participa à la renommée de l’AS Saint-Etienne, tandis que les oppositions Nantes-Paris Saint Germain voyaient se confronter deux grandes stations radios rivales.

Arsenal 2004 Michelle Marsh

Aujourd’hui, même le plus insignifiant des clubs amateurs arbore une marque sur son maillot. Très récemment, les derniers résistants au flocage ont cédé. Le FC Barcelone et l’Athletic Bilbao avaient durant plus d’un siècle fièrement porté un maillot vierge de toute publicité. Mais le train de vie du football business a mit fin à la belle utopie. Le sponsoring n’a par contre pas encore pas atteint les maillots des équipes nationales. Jusqu’à quand ? Dans d’autres sports, moins forts économiquement il est vrai, les équipes nationales affichent pour la plupart une marque.

Away ? Ah ouais…

Dans les années quatre-vingt, les clubs se rendirent compte que vendre la réplique des maillots constituait une manne financière intéressante. Les couleurs ont longtemps fait la gloire d’un club, elles font aujourd’hui sa fortune. Manchester United fut le premier à profiter du phénomène. Non content de relooker chaque année le traditionnel paletot rouge, les stratèges équipementiers eurent l’idée géniale de vendre également les maillots away, ceux que portent les joueurs à l’extérieur. Ce fut le jackpot, d’autant plus que ce away peut changer de couleur d’une saison à l’autre. Aujourd’hui, la plupart des clubs professionnels évoluent chaque saison avec trois maillots différents : Un pour les matches à domicile, un à l’extérieur et un troisième et un third pour la Coupe d’Europe ou d’autres épreuves le cas échéant. Tous se vendent comme des petits pains, au grand regret des puristes, souvent déçus de voir apparaître l’Ajax Amsterdam en vert, la Juventus Turin en bleu ou l’Olympique de Marseille en orange.

Michelle Marsh Manchester United

Merchandising

Outre le sponsor, le maillot de club laissa également s’installer les signes distinctifs de son créateur équipementier. Adidas fit apparaître ses trois bandes le long des manches, puis son logo. La marque allemande bouleversa longtemps le look des footballeurs tout au long des années quatre-vingt. Il y eu la mode des fins liserés, puis celle des larges bandes horizontales sur les épaules. Les concurrents ne furent pas en reste, poussant l’excentricité vers d’improbables créations, parfois réussies, souvent loufoques. On pense à Puma et ses fameux maillots pour le Cameroun. Aux années 2000, la mode est revenue à la sobriété, voire, mode vintage oblige, aux clins d’oeil au passé.

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